OBEISSANCE
I - PRINCIPES DE BASE
6
 ans déjà depuis l'apparition de l'Obéissance en France et beaucoup de 
personnes se posent et se reposent toujours la même question : 
Comment avoir un chien qui reste, joyeux rapide et précis,
du brevet jusqu'au niveau III ?
Réponse que l'on entend le plus souvent: « facile prenez un Border-Collie »
Que
 faisons-nous alors des autres races de chiens qui se sont retrouvées 
dans les vingt premières places des concours internationaux (Bearded 
Collie, Australian Kelpie,Golden Retriever, Bergers Belges et bien sûr 
sans oublier ce fameux Caniche Teddie disparu aujourd'hui …) ?
Notre recherche :
En
 dehors des « facilités évidentes » de certains chiens à pratiquer cette
 discipline nous nous sommes posés la question : comment font-ils, ces 
concurrents venus des pays nordiques, pour truster toujours les 
premières places depuis la création de la discipline ?
Depuis
 trois ans, nous avons écouté, regardé et pris de nombreuses notes (à 
l'occasion de stages, séminaires et rencontres internationales), afin de
 comprendre l'Obédience à travers leurs entraînements et leurs concours.
 
Aujourd'hui, nous souhaitons vous faire partager le résultat de nos recherches.
Les concours dans les pays nordiques :
Pour
 mieux comprendre la méthode de progression des entraînements en Suède 
et en Norvège, vous trouverez d'abord le programme de leurs concours de 
la classe I à la classe Elite (qui correspond au programme 
international) et quelques règles de bases pour obtenir une bonne 
relation maître - chien.
| Classe 1 | 
| 1 – Tests de Sociabilité (tatouage, dents, caresses)  | 
| Classe 2 | 
| 1 – Couché 2 mn maître en vue à 15 mètres  | 
| Classe 3 | 
| 1 – Absence couché en groupe 4 mn maîtres cachés  | 
| Classe Elite | 
| .programme international | 
Ce
 programme de concours a été établi afin d'obtenir une progression 
graduelle mais constante dans l'exécution des exercices avec calme (sans
 stress), joie et motivation pour le chien.
La relation Maître – Chien, la clé de la réussite :
Les mots clés sont " Relation, Confort, Plaisir".
Les méthodes d'entraînement sont la continuité d'une éducation où la relation Maître-Chien est très forte.
•  Le chien doit être relax 
 : le maître est un leader qui assure toujours la protection de son 
chien et lui donne le plus grand confort (suppression maximale du 
stress) à chaque instant (que ce soit dans la vie de tous les jours, 
lors des entraînements ou pendant les concours) ; une relation de 
confiance permanente s'instaure alors entre le conducteur et l'animal. 
•  Le chien doit être concentré, attentif 
 : l'importance de l'écoute du chien est primordiale et cela dès le plus
 jeune âge. C'est le leader qui choisit de jouer et de travailler avec 
le chien ; même s'il y a d'autres chiens autour de lui ou d'autres 
distractions, la relation avec son maître doit être plus intéressante 
que tout. 
•  Le chien doit comprendre ce que l'on attend de lui 
 : tout d'abord apprendre la décontraction en tous lieux (position 
relax), ce qui permet d'avoir un chien à l'écoute, disponible. Un chien 
agité, excité, ne peut pas répondre à la demande de son maître.
Relation + Contact font que le chien travaille avec son Maître. On gagnera alors la confiance et le plaisir.
Trois objectifs sont à atteindre :
• Joie : le maître et le chien doivent s'amuser et cela doit être visible.
• Vivacité : le chien exécute les exercices rapidement s'il y prend plaisir.
• Durée : le maître devra faire perdurer la motivation du chien.
Quelques règles de bases
• Le chien exécute un exercice parce qu'il a envie de le faire et non parce que le maître le lui impose.
• 
 Il peut être difficile d'obtenir que le chien s'amuse. Le jeu avec le 
maître doit être plus intéressant que tout. Motivation + Cohérence font 
que le chien choisit de travailler avec nous. On aura alors la joie et 
la vitesse. Chez certains la motivation au jeu peut prendre plusieurs 
années (3 ans pour le caniche d'Emilie Prytz champion du monde à 8 ans).
 C'est un long chemin dont on ne voit pas l'aboutissement. 
• 
 Un chien ne fait pas d'erreurs, c'est nous qui expliquons mal. Il faut 
donc toujours l'aider à accomplir ce qu'on lui demande, même si 
l'exercice est habituellement exécuté correctement. Il faut toujours 
revenir en arrière ou recommencer l'apprentissage à zéro si le chien n'a
 pas compris. 
• 
 Toujours récompenser les comportements désirés, la plupart du temps le 
chien n'oublie pas l'exercice mais perd la motivation. Il peut toutefois
 arriver que le chien oublie, sans qu'on sache pourquoi; dans ce cas, ne
 pas sanctionner mais recommencer à zéro. 
• 
 Eviter de manipuler le chien en le poussant ou en le tirant par la 
laisse ou la longe: il n'apprend pas beaucoup s'il est bousculé ; Pour 
apprendre, le chien doit réfléchir avant d'agir. 
• 
 On obtient du chien qu'il soit toujours "ON LINE" en lui donnant 
confiance par des signaux visuels et expressifs de son corps et en le 
récompensant sans compter : saucisse, fromage, jambon, croquettes et 
jouets motivants .. . 
• 
 Si on commence un exercice sans le mener à son terme, le chien s'en 
rendra compte. Par contre, dès que le résultat est obtenu, récompenser 
et le mettre en position repos. Surtout ne pas jouer de façon excessive 
afin qu'il garde en mémoire son exercice. 
• 
 Au moment de la récompense, le chien doit toujours être dans 
l'expectative : mon maître donne ou ne donne pas, qu'est-ce qu'il va me 
donner, quand va-t-il le faire ? 
• 
 La relation avec son chien est la plus importante en Obédience. La 
vitesse est la conséquence de cette relation et non un but en soi. Un 
chien sous pression ne peut pas générer des signaux relationnels 
positifs. Si le chien devient lent, il faut se remettre en question et 
observer son comportement ; ce dernier vous envoie certainement des 
signaux d'apaisement dus à un stress trop important. 
• Il faut avoir un grand cœur : il faut donner 100% au chien si on souhaite qu'il fasse de même.
• Un conducteur doit connaître les limites de son chien.
• 
 Il faut apprendre les exercices de base dans la vie quotidienne et 
surtout dans un milieu de confiance et de confort pour le chien. 
• 
 Le chien n'a pas la capacité de comprendre tout en même temps. Il faut 
prendre le temps en fonction de son chien et non par rapport aux autres (
 John Ekloff, 4 fois sur le podium international, n'a sorti son chien en
 concours qu'à l'âge de 2 ans et demi). 
Conclusion :
Nous
 avons évoqué quelques bases de la méthode de travail utilisées par les 
Norvégiens et les Suédois. Dans le chapitre suivant, nous étudierons 
plus spécifiquement certains fondements de cette méthode que sont le 
confort, le contact et la lecture du chien ; vous pourrez ainsi mieux 
appréhender la discipline Obédience qui repose sur la formule suivante :
 E = MC2  (devenue la devise de l'association)